Le projet de réforme de Jean-Claude Marcourt contient des éléments néfastes pour les étudiants, une remise en question de certains droits et la mise en place d’un système de sélection.
A l’approche des examens, les Conseils Etudiants et la Fédération des Etudiants Francophones (FEF) veulent t’informer et t’inviter à t’impliquer, toi, ainsi que tous les étudiants sur un enjeu crucial qui nous concerne tous.
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), met en marche la plus grande réforme des 10 dernières années ! En effet, il vient de sortir un avant-projet de décret ayant pour objectif de réformer l’organisation
et le fonctionnement des études supérieures.
Ce décret prévoit :
• Le regroupement de tous les établissements en 5 pôles géographiques
que sont Bruxelles, Liège, Namur, le Hainaut et le Brabant wallon.
• Que la direction de chaque pôle est assurée par l’université
de référence du pôle.
• La création d’une structure unique chapeautant les pôles,
l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur).
Non seulement nous n’avons aucune garantie que ce nouveau paysage améliore la situation actuelle des étudiants, mais, plus encore, de nombreux points posent question et vont carrément à l’encontre des intérêts des étudiants ! Dans ce décret, des mesures portent atteinte à l’accessibilité, au coût et à la qualité des études !
De plus, le ministre ne résout pas le nœud du problème : le sous-financement
public de l’enseignement. L’enseignement doit changer, en fonction des priorités des principaux concernés :
les étudiants. La réforme ne fait absolument pas l’unanimité et il est important que nous soyons acteurs
dans cette réforme afin de bloquer le projet en l’état.
Pourquoi les étudiants rejettent-ils ce cadeau ?
Sous le papier de l’emballage, la bombe …
La mise en place d’une barrière à l’accessibilité
On constate un manque de place criant dans certains établissements. Face à cela, le ministre veut autoriser les établissements à fixer un nombre maximum d’étudiants et légaliser le refus d’inscription à l’entrée pour manque de place. Ce qui veut dire que les étudiants seront sélectionnés. Si un établissement fixe son nombre de places à 200 étudiants, comment va-t-il les choisir ? Premier arrivé, premier servi ? Premier de classe, premier servi ? Examen d’entrée ? Toutes ces sélections sont injustes et résultent d’un manque de financement.
Baisse de la qualité des études
Marcourt supprime le concept d’année académique et le remplace par un système de crédits. En faisant cela, il supprime la cohérence pédagogique et scientifique, déconnecte les savoirs et empêche les profs d’encadrer avec une vision globale de la formation.
Une augmentation du minerval ?
Notre ministre souhaite déterminer un minerval unique, pour tous les types d’enseignement (Hautes Ecoles, Universités, Ecoles Supérieures des Arts).
Mais harmoniser dans quel sens ? Vers le haut ou vers le bas ? De plus en plus d’étudiants ont un job et/ou ont déjà recours au CPAS et aux bourses. On risque de fermer la porte à tous ceux qui n’ont pas les moyens financiers.
Verrouillage du financement
A partir de 2014, la répartition du financement par établissement serait figée. Chaque étudiant inscrit en plus (par rapport au nombre d’inscrits en 2013) dans un établissement ne sera pas financé. Cela provoque un financement inapproprié et insuffisant ainsi qu’un appel au financement privé.
Représentation minimale des étudiants
En réduisant la participation des étudiants aux organes décisionnels, le projet vise à moins prendre en compte la voix et l’avis des étudiants. Nous risquons la perte d’un enseignement démocratique.
Nous avons ici seulement quelques exemples de mesures néfastes qui pourraient nous toucher très prochainement. Le projet de Marcourt tombe en période de blocus. Ce n’est pas un hasard. Malgré cela, la FEF, en collaboration avec les Conseils Etudiants, entame l’ouverture du débat avec la communauté étudiante et prend contact avec différents acteurs politiques et académiques afin de bloquer ces attaques sur les étudiants.
Ensemble, faisons tout pour que cette réforme ne passe pas en l’état. Soyons prêts à nous mobiliser.
Pour plus d’informations :
Prends contact avec ton Conseil Etudiant et avec la FEF.
Retrouve la FEF sur son site www.fef.be, sur Facebook ou sur Twitter (@FederationEF).