Ce mardi, la FEF – Fédération des Étudiant.e.s Francophones et le CEF – Comité des Élèves Francophones ont pris connaissance des résultats de l’enquête PISA, réalisée en 2015 et commandée par l’OCDE. Une nouvelle fois, cette enquête évalue les connaissances et aptitudes (en sciences, compréhension à la lecture et mathématiques) de jeunes de 15 ans dans 72 pays, ainsi que la performance des systèmes éducatifs. Et, une nouvelle fois, l’analyse démontre à quel point le système éducatif belge reste l’un des plus inégalitaires dans le monde.
La FEF et le CEF souhaitent attirer particulièrement l’attention sur plusieurs évidences qui ressortent de cette étude.
Dans le chapitre concernant la performance des élèves en regard de leur statut socio-économique, on constate en premier lieu que la Belgique est l’un des pays où les jeunes défavorisés ont le plus de chance d’échouer en sciences par rapport à leurs condisciples plus favorisés. La moyenne de l’OCDE s’élève à 2,8 ; autrement dit, les élèves issus de milieux socio-économiques précaires ont presque trois fois plus de chance de rater que ceux issus de milieux favorisés. En Belgique, la probabilité atteint 3,4, ce qui nous place dans le fond du panier, onzièmes plus mauvais élèves.
Deuxièmement, il apparaît que « les élèves défavorisés bénéficient de la présence d’élèves plus favorisés dans leur classe ou leur établissement. » Si l’importance de réduire les inégalités n’est plus à prouver, l’enquête réaffirme que la mixité sociale est un outil essentiel à prendre en compte pour y parvenir.
Enfin, l’étude rappelle que les systèmes éducatifs offrant un choix de filières conséquent – à un stade précoce – ont un impact important sur les inégalités entre les élèves. À la différence d’un tronc commun et généralisé, où les performances varient peu.
À la lecture de cette analyse, la FEF et le CEF en appellent au bon sens et à la responsabilité de nos ministres. L’enseignement obligatoire doit être réformé en profondeur. Les travaux du Pacte ont démontré l’unanimité des acteurs à ce sujet. C’est maintenant au Gouvernement de la FWB de mettre en œuvre sans attendre les réformes qui sont aujourd’hui proposées et de veiller à leur correct financement.
Somme toute, au lieu de prêcher pour des mécanismes de sélection à l’entrée de certaines filières du supérieur qui ne feront qu’accentuer les (trop) fortes inégalités présentes dans notre enseignement secondaire, nous demandons aux ministres d’agir enfin pour un refinancement de l’enseignement qui permettrait de faire face à tous les défis. Qu’il soit enfin égalitaire, de qualité et accessible à tous !
Président du CEF Logan Verhoeven 0472/92.64.94 loganverhoeven@gmail.com