Psychomotricité : L’avenir des étudiants européens en péril

À l‘approche du procès relatif à l’action en référé menée par six étudiants en psychomotricité, la Fédération des Étudiants Francophones (FEF) et l’Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) s’unissent pour continuer à informer, sensibiliser et dénoncer la situation absurde que vivent les psychomotriciens.

En septembre 2012, plusieurs hautes écoles francophones belges créaient un baccalauréat en psychomotricité, avec le feu vert de la Communauté française, le niveau du pouvoir compétent en la matière. Rebondissement, le 19 octobre dernier, quand la ministre de la Santé Maggie De Block déclare l’exercice de cette profession illégal, la psychomotricité n’étant pas reconnue comme une profession paramédicale.

En outre, en France – contrairement à la Belgique -, la formation de psychomotricien fait l’objet d’une réglementation particulière. Cette différence réglementaire entraîne un « gel » des dossiers, dans les Délégations Régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS), de toute personne diplômée en Belgique en psychomotricité, et souhaitant exercer la profession en France.

Face à ces décisions, des milliers d’étudiants belges et français, diplômés et praticiens se voient contraints de reconsidérer leurs projets de vie, et de braver l’incertitude de leur avenir professionnel. Étudiants, diplômés et praticiens se retrouvent aujourd’hui dans une situation précaire. D’une part, les étudiants en cours de cursus se voient contraints de se réorienter ; d’autre part, cette décision de la ministre fédérale belge a pour effet d’impacter de nombreuses familles ayant considérablement investi dans l’avenir de ces étudiants.

Pire ! Selon la loi relative à l’exercice des professions de santé, « tout psychomotricien qui prétend aider un patient est passible d’une peine d’emprisonnement de huit jours à trois mois. » Comment peut-on envisager de mettre derrière les barreaux des professionnels, ayant acquis toutes les compétences nécessaires à l’exercice de la psychomotricité, sous prétexte qu’ils aident des patients requérant ces soins particuliers ?

Enfin, dans de nombreux pays européens (France, Allemagne, Danemark, …), la psychomotricité est inscrite dans la liste des professions paramédicales. Les étudiants étrangers – les Français étant particulièrement nombreux – poursuivant leur formation en Belgique n’ont pas non plus la possibilité de faire valoir leur diplôme dans un autre pays.

La FEF et l’UNEF énoncent leurs revendications communes :

  • Ne pas appliquer les sanctions pénales liées à l’illégalité ;
  • Permettre l’équivalence de diplôme entre la France et la Belgique pour les étudiants diplômés, afin qu’ils puissent exercer leur profession ;
  • Que le ministre français des Affaires sociales et sanitaires permette aux étudiants français, diplômés en Belgique, d’exercer leur métier en France, et ce sans condition.
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