Aller au contenu

AIP – Accord Interprofessionnel

Syndicats

30.09.2021

C’est quoi, l’AIP ?  L’accord interprofessionnel (ou AIP) est le résultat des négociations menées par dix représentant.e.s syndicaux et patronaux (Le groupe des 10). Lors de ces négociations est abordé, notamment, le sujet des augmentations salariales des deux prochaines années. Cet accord découle directement de la loi de 1996 sur la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité. 

C’est quoi, l’AIP ?

 

L’accord interprofessionnel (ou AIP) est le résultat des négociations menées par dix représentant.e.s syndicaux et patronaux (Le groupe des 10). Lors de ces négociations est abordé, notamment, le sujet des augmentations salariales des deux prochaines années. Cet accord découle directement de la loi de 1996 sur la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité.

 

Et l’AIP 2021 ?

 

Lors des négociations de l’AIP de 2021, les représentants patronaux ont annoncé que l’augmentation salariale ne dépasserait pas les 0,4% dans les entreprises, sans tenir compte des éventuels bénéfices importants faits par ces dernières. Cette décision fut contestée par les syndicats qui jugent ce taux d’augmentation ridicule. La crise sanitaire vécue depuis plus d’une année a été éprouvante pour nombre de travailleur·euse·s. Nous pensons bien entendu aux secteurs de la santé ou de la grande distribution,… Mais force est de constater que plusieurs secteurs comme les banques ou les firmes pharmaceutiques ont, eux, généré des bénéfices importants malgré l’arrêt partiel ou complet de l’économie durant les périodes de confinement. Des entreprises comme Delhaize ont doublé leur chiffre d’affaires (334 millions en 2019 contre 693 en 2021). Pourtant, leurs employé·e·s ne verront qu’une évolution d’un maximum de 6 euros par mois sur un salaire de 1.500 euros.

 

Les dividendes (l’argent versé aux actionnaires) des plus grosses entreprises belges ont quant à eux aussi augmenté de 18%.

 

Nous avons donc d’un côté, des travailleur·euse·s, qui ont vécu des mois difficiles avec la crise, qui ne reçoivent qu’une augmentation salariale ne pouvant dépasser 0,4 %, tandis que les actionnaires, elleux, ont vu leurs dividendes augmentés de 18 % sans rien modifier à leur apport pour la société.

 

La proposition des représentants patronaux a donc poussé les syndicats à quitter la table des négociations, engendrant un gel de plusieurs mois de la question de l’AIP et une campagne menée par les syndicats de travailleurs, soutenue par la FEF lors d’événements comme la grève nationale du 8 mars 2021.

 

En juin dernier, après des mois de campagne et une nouvelle proposition sur la table des négociations, un vote interne aux syndicats de la CSC et de la FGTB a eu lieu quant à cette augmentation salariale inchangée de 0,4%. En sont ressortis des chiffres très clivants :
49,06% favorables à la FGTB face à 49,01% de votes contre. Pour la CSC, 53% de votes favorables.

 

Si ces négociations sont si difficiles pour les syndicats, c’est aussi à cause de la loi de 1996, qui impose un calcul de la marge salariale globale et empêche donc une liberté des négociations spécifique à chaque entreprise (qui permet donc de prendre en compte l’ensemble des réalités des entreprises). Autrement dit, même si les entreprises voulaient proposer une hausse globale des salaires à leurs travailleur·euse·s, cette loi les en empêcherait.

 

Cette loi de 96 est d’ailleurs aujourd’hui au centre du débat pour les syndicats qui ont lancé un mouvement de grève national ce vendredi 24 septembre. Les syndicats en réclament la révision.

 

Et la FEF dans tout ça ?

 

Depuis le début de la campagne AIP, la FEF soutient les travailleur·euse·s et syndicats en les rejoignant en manifestation ainsi que sur leurs piquets de grève.

 

En tant que syndicat et acteur du mouvement social, la FEF tient à s’associer aux organisations militantes pour un monde plus juste, solidaire et équitable. Ces actions menées par le contre-pouvoir que sont les syndicats visent à améliorer notre société dans son ensemble. Elles sont d’ailleurs en adéquation avec la lutte menée par la FEF depuis plusieurs années contre la précarité étudiante.

 

Ces accords interprofessionnels faibles affectent d’ailleurs déjà les étudiant·e·s : une étude de la Sonecom commandée par le ministère en 2019* nous dit que 87,2% des étudiant·e·s bénéficient de la solidarité familiale pour payer leurs études et subvenir à leurs besoins. Cette étude fait d’ailleurs écho avec une enquête réalisée par la FEF en 2017, qui estimait à 85% le pourcentage d’étudiants bénéficiaires de cette solidarité.

Cette étude de la FEF nous disait aussi que pour 56% d’entre eux cette solidarité familiale n’est d’ailleurs pas suffisante et ne fait qu’office de complément en plus de leur job. Une augmentation salariale de la famille de l’étudiant·e aura donc un impact positif sur lui ou sur elle. C’est pourtant l’inverse qui se produit : selon une enquête de l’ULB à destination des étudiant·e·s amené·e·s à connaître des fins de mois difficiles, 37,7% ont vu le montant des aides financières familiales baisser avec la crise sanitaire.

 

Les étudiant·e·s représentent également de futurs travailleur·euse·s qui bénéficieront également des victoires syndicales pour lesquelles le mouvement social se bat actuellement.

 

Pour ces raisons, la FEF continuera d’apporter son soutien aux syndicats qui luttent pour une société plus juste, équitable et solidaire.

 

*Etude sur les conditions de vie des étudiants de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles