500 kots pour 230 000 étudiants francophones ?
17/05/2023 -
La Fédération des Étudiants Francophones salue les 30 millions d’euros alloués par le ministre wallon du Logement pour créer 500 logements étudiants publics. C’est un premier pas, mais la lutte pour résoudre le problème du logement étudiant est encore loin d’être terminée pour la Région wallonne. C’est le début d’un long marathon. Nous lançons un appel fort au gouvernement de la région bruxelloise : agissez pour résoudre la crise alarmante des logements étudiants ! Les loyers exorbitants dans la capitale ne font qu’aggraver la situation déjà critique. Suivez l’exemple positif de la Région wallonne.
Le logement représente la dépense la plus importante et donc la plus difficile pour un étudiant. Sans politique forte en termes d’accessibilité au logement, il devient l’un des plus gros remparts à l’accessibilité aux études.
Le marché actuel de la location, non régulé, entraîne des prix beaucoup trop élevés, avec une moyenne de 500 euros pour un kot à Bruxelles. Selon une enquête récente de la FEF, le coût moyen d’un kot privé a augmenté de plus de 20% en 4 ans. Pourtant, ces logements restent les mêmes.
Actuellement, 4 étudiants « koteurs » sur 5 résident dans un logement privé. Ce chiffre n’est pas surprenant étant donné le faible nombre de logements publics disponibles dans les universités, sans parler des hautes écoles et des écoles supérieures d’arts qui, pour la plupart, n’offrent pas ce service.
Pourquoi avons-nous besoin de logements publics ? Les logements publics offrent des avantages et des garanties. La logique d’un service public n’a pas les mêmes objectifs que le marché immobilier privé, elle vise à fournir un logement de qualité en fonction des ressources de la personne et/ou de l’étudiant qui, en raison de son statut particulier, ne dispose pas de revenu régulier.
Au lieu de construire des logements publics répondant aux besoins des étudiants, les propriétaires privés et les partenariats privés des établissements construisent des « kots de luxe » à des prix inaccessibles, ce qui entraîne une augmentation des loyers pour l’ensemble du parc locatif étudiant.
Pourquoi avoir une grille de prix contraignante ? Les étudiants, en raison de leur statut particulier, changent fréquemment de kot, ce qui permet aux propriétaires d’augmenter plus facilement les loyers, en plus de l’indexation. Règne une grande concurrence dont les propriétaires profitent et n’hésitent pas à augmenter leur prix. Il est donc essentiel de lier les loyers à des critères observables bien définis avec une grille de prix contraignante.
La FEF lance un appel urgent à la construction de logements étudiants publics dans les deux régions, en se basant sur un cadastre actualisé et les besoins des grandes villes étudiantes en matière de logements, face à une pénurie criante. La FEF propose en plus la mise en place d’une grille tarifaire contraignante pour exercer un contrôle sur l’offre existante et garantir des loyers abordables pour lutter contre la précarité étudiante.