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Automatisation, CPAS, gouvernance : La FEF propose une nouvelle vision de l’aide sociale étudiante

02/06/2025 -

Bruxelles, le 2 juin 2025 – Alors que les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles débattront ce lundi du rapport commandé à la société de consultance Deloitte sur les aides sociales destinées aux étudiants, la FEF a transmis à l’ensemble des parlementaires un dossier appelant à une réforme en profondeur du système d’aides aux étudiants précaires.

Lancé sous la précédente législature, ce rapport visait à évaluer la cohérence, la pertinence, l’efficacité et l’efficience des dépenses sociales des établissements. Les consultants dressent un constat clair : le système d’aide sociale est trop complexe et engendre des inégalités de traitement majeures.

Face à une précarité étudiante en forte hausse, de nombreux étudiants n’ont d’autre choix que de délaisser leurs cours pour enchaîner les jobs. Pour rappel, le nombre d’étudiants jobistes est passé de 55 000 à 102 000 en dix ans.

La FEF avance dès lors cinq pistes de réforme :

  1. Simplifier le système : aujourd’hui, un étudiant précaire doit souvent introduire trois demandes distinctes – à la Fédération, à son service social et au CPAS. Cette fragmentation allonge les délais, décourage les démarches et crée des inégalités. La FEF propose la mise en place d’un guichet unique, d’un dossier social commun et l’automatisation des allocations d’études.
  2. Réduire les inégalités de traitement : les aides varient fortement selon les établissements ou les CPAS, parfois à quelques mètres de distance. La FEF défend la mutualisation des logements et restaurants universitaires, ainsi qu’un statut spécifique pour les étudiants bénéficiaires du CPAS.
  3. Adapter les allocations au coût réel des études : les bourses actuelles sont bien en deçà des besoins. La FEF propose un modèle basé sur le seuil de pauvreté, afin qu’aucune famille ne tombe dans la précarité en raison des études de ses enfants.
  4. Légitimer les aides indifférenciées : pour lutter contre le non-recours et la stigmatisation, certaines aides doivent être accessibles sans condition, comme les repas à 2€ dans les cantines. Ces mesures simples et peu coûteuses soulagent aussi les étudiants de la classe moyenne inférieure.
  5. Démocratiser la gouvernance : les dispositifs doivent être cogérés par les acteurs concernés. La FEF appelle à transformer le Conseil Supérieur des Allocations d’Études en organe de pilotage de la lutte contre la précarité, et à créer un observatoire indépendant de la vie étudiante pour objectiver les réalités sociales et économiques vécues dans l’enseignement supérieur.

 

Loin d’un simple appel à l’ajustement technique, la FEF porte une vision structurelle et émancipatrice de l’aide sociale étudiante : celle d’un droit véritable, lisible, accessible, et conçu avec celles et ceux qu’il est censé protéger.