Bon rétablissement, madame Glatigny
07/07/2023 -
Suite à l’annonce de madame la ministre Valérie Glatigny, qui doit quitter son mandat pour raison médicale, la Fédération des Étudiant·e·s Francophones lui souhaite un prompt et rapide rétablissement. Nous souhaitons la bienvenue à sa successeuse Madame la Ministre Françoise Bertieaux, avec qui nous espérons pouvoir développer un enseignement supérieur public, gratuit, de qualité, accessible à tous, critique et citoyens.
Les dernières années n’ont malheureusement pas été dans ce sens. L’enseignement supérieur est devenu plus élitiste, les étudiants d’origines socioéconomiques défavorisées font face à toujours plus de freins pour accéder aux études, et ce coût chaque jour plus élevé met en péril l’avenir de nombreux jeunes plongés dans la précarité.
Nous n’oublions pas les moments où on nous demandait de « garder le rythme » alors que les étudiants étaient confrontés à une précarité grandissante, à un décrochage scolaire alarmant et à une détresse psychologique pendant la crise sanitaire. Nous avons été abandonnés, même si les chiffres étaient clairs et bien connus de la ministre. Lorsque nous avons demandé des mesures prioritaires pour résoudre ces problèmes, la ministre a préféré sortir une réforme élitiste du décret qui introduit des règles plus strictes sans s’attaquer aux véritables causes du problème. Au lieu d’utiliser les leviers à sa disposition, notamment en veillant à l’application de la résolution interparlementaire, la ministre s’est contentée de renvoyer les étudiants vers le CPAS et jobs étudiants explosant les records cette année.
Avant tout, pour que l’enseignement supérieur atteigne ses objectifs, il faut pouvoir repenser les mécanismes qui conduisent à son sous-financement chronique. Les récentes décisions, promouvant des habilitations sans financement, s’ajoutent à nos inquiétudes déjà élevées dans un contexte d’enveloppe fermée, inadaptée pour répondre à l’augmentation constante de la population étudiante.
La FEF espère que Madame la Ministre Françoise Bertieaux saura prendre en compte les conséquences désastreuses de la réforme du décret Paysage : taux de réussites alarmant, stress constant de réussite et de finançabilité, etc. Le choix qui s’impose aujourd’hui est de revenir au plus vite sur les décisions prises par le passé.
Il est essentiel que l’enseignement supérieur puisse répondre au plus vite aux problématiques et priorités étudiantes, Il faut au plus vite agir sur le coût des études et la précarité étudiante, il faut également lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur. Tout le monde doit pouvoir étudier en sécurité et les responsabilités doivent être prises.
Ne pesons pas nos mots, la situation est dramatique. Il faut prendre des mesures directes et structurelles. Les étudiants ont faim, les logements sont impayables, les études sont inaccessibles… Madame Françoise Bertieaux, vous êtes maintenant la ministre des étudiants, ne les décevez pas.