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Combien de victimes avant d’agir ?

09/01/2023 -

Fin décembre, une étudiante de l’ULB a été violée sur le campus de La Plaine alors qu’elle se rendait simplement au sport après une journée, d’étude. La Fédération des Étudiants Francophones et le Bureau des Étudiants Administrateurs de l’ULB apportent tout leur soutien à la victime et organisent un rassemblement le mardi 10 janvier à 18h30 sur le campus de La Plaine. Il est temps que les étudiantes soient en sécurité sur leur campus !

Cette agression s’inscrit dans un contexte plus large de violences sexistes et sexuelles sur nos campus en Belgique. Si la libération de la parole a permis à davantage de victimes de s’exprimer et de mettre en avant les très nombreux témoignages d’agressions subies par les étudiantes, les réponses apportées n’ont absolument pas été à la hauteur de l’enjeu. Près d’une étudiante sur cinq subit une tentative d’agression au cours de ses études, une proportion bien trop importante, une victime étant une victime de trop.

Malgré les remarques faites par les représentants étudiants sur les dangers de certains campus, et notamment de celui de La Plaine, rien de concret n’a été fait pour remédier aux problèmes. Les représentants étudiants insistent sur la nécessité d’améliorer l’éclairage des campus et de renforcer la présence d’un personnel de sécurité formé à ce type de violence. Mais si ces mesures peuvent aider pour des agressions publiques telles que celle-ci, la plupart des victimes l’ont été dans un contexte privé, avec des proches, notamment lors des soirées étudiantes. Les établissements doivent prendre leur responsabilité en main et protéger leurs étudiantes et étudiants en toutes circonstances.

Il est temps que les responsables fassent de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une priorité dans leurs actions. Les mesures actuelles sont très insuffisantes, le système est rempli de failles qui découragent le signalement des faits, et les sanctions contre les coupables sont bien trop rares. Il est nécessaire que des procédures externes soient mises en place, avec un cadre légal clairement défini et un accompagnement professionnel, qui permettent aux victimes de s’exprimer en toute sécurité, et qui empêchent de manière efficace les personnes mises en cause de recommencer. Les établissements doivent prendre leur responsabilité pour assurer la sécurité de leurs étudiantes, et la Fédération Wallonie-Bruxelles doit de son côté débloquer des moyens pour permettre la création d’un plan ambitieux de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ce plan ambitieux doit être réalisé avec des moyens conséquents et être développé en coordination avec les différents acteurs.

Étudiantes et étudiants, rejoignez-nous ce mardi 10 janvier à 18h30 sur le campus de La Plaine avec vos lampes de poche et vos flashs pour éclairer nos campus et symboliser la nécessité d’avoir des lieux d’études où chacun et chacune se sent en sécurité. Les étudiants qui se trouvent ailleurs sont invités à allumer leurs lumières au même moment pour apporter leur soutien au mouvement.