FWB : le port de signes convictionnels n’est plus interdit dans le Supérieur
Egalité - Discrimination
20.01.2021
En septembre 2019, nous nous réjouissions de la décision de la Région bruxelloise supprimant l’interdiction du port des signes convictionnels dans les établissements d’enseignement supérieur dépendant de la CoCof1.
En septembre 2019, nous nous réjouissions de la décision de la Région bruxelloise supprimant l’interdiction du port des signes convictionnels dans les établissements d’enseignement supérieur dépendant de la CoCof1. Ce samedi 16 janvier 2021, le réseau d’enseignement WBE2 a embrayé en autorisant les signes convictionnels au sein de ses établissements d’enseignement supérieur à partir de la rentrée 2021. Jusqu’à présent, les établissements d’enseignement supérieur pouvaient choisir individuellement d’accepter ou de refuser les signes convictionnels.
Après des mobilisations étudiantes et plusieurs interpellations, les acteur·trice·s de l’enseignement supérieur ont enfin décidé d’écouter les étudiant·e·s qui revendiquaient leur droit à décider pour elleux-mêmes. Cette décision permet d’améliorer concrètement l’accès à l’enseignement supérieur en le rendant plus inclusif et en respectant davantage les libertés des individus.
Alors que l’autorisation vise l’ensemble des signes convictionnels, seul un d’entre eux a fait polémique, sans écouter les premières concernées : le voile. Les stéréotypes sur le voile qui sont à nouveau véhiculés à la suite de cette décision de WBE, décrivant celui-ci comme une sorte de signe de soumission imposée par une figure paternelle, nous pousse à rappeler que le port du voile est le résultat d’un choix réfléchi et conscient. En juillet dernier, des collectifs avaient organisé une mobilisation suite à un arrêt de la Cour constitutionnelle justifiant l’interdiction des signes convictionnels au sein des établissements d’enseignement supérieur. Elle a rassemblé plus de 2.000 personnes. Ces collectifs avaient à ce titre pris la parole. Nous tenons à la relayer ici, afin de laisser s’exprimer les premières concernées : “des personnes ont pris des décisions pour nous, sans connaître notre réalité, sans nous concerter, en disant que c’est pour notre bien. C’est très paternaliste. Toute femme peut et doit décider pour elle-même et personne n’est censé lui dire ce qui est bon ou non pour elle », dénoncent-elles.
“Outre le sexisme et le paternalisme de cet arrêt, on décide ici pour les femmes portant le foulard ce qu’elles peuvent faire comme études ou non. C’est choquant ! »3
Il est temps d’éradiquer les raccourcis faits par certain·e·s et qui renforcent une stigmatisation envers certaines personnes.
Toutefois, tous les établissements d’enseignement supérieur ne sont pas concernés par cette nouvelle politique. En effet, la région bruxelloise n’a que deux établissements d’enseignement supérieur sous sa tutelle tandis que le réseau WBE ne comprend que 5 Hautes Ecoles et 5 Ecoles Supérieures des Arts. C’est pourquoi nous demandons à l’ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur), organe qui réunit l’ensemble des acteur·trice·s de l’enseignement supérieur, de prendre officiellement position afin de supprimer l’interdiction des signes convictionnels dans l’ensemble des établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
1 Commission communautaire francophone
2 Wallonie Bruxelles Enseignement
3 https://www.moustique.be/26393/hijabisfightback-cette-manifestation-nest-que-le-debut