Historique

Le mouvement étudiant ne date pas d’hier mais des années 60! Au départ, des assemblées générales universitaires voient spontanément le jour dans le but de mener des actions nationales. C’est ainsi que sont nés le MUBEF (Mouvement Unifié Belge des Étudiants Francophones) et la FOFEB (Fédération des Organisations Francophones des Etudiants de Belgique) dans les années 60 et 70.

En 1973, est fondé le FEF pour « Front des Étudiants Francophones ». Un acronyme qui deviendra rapidement la « Fédération des Étudiant(e)s Francophones ». Créée dans le but de défendre les droits des étudiants, la FEF est, en 1984, à la base des grandes grèves de protestation contre les mesures visant à réduire le nombre d’étudiants étrangers et à leur imposer un minerval très élevé.

Les années 90 sont marquantes pour la FEF et le mouvement étudiant! En commençant par le recours introduit par la FEF pour l’annulation du « décret Mammouth », qui augmente le minerval des universités et instaure un minerval dans les écoles supérieures hors université. À la veille des élections législatives de 1991, la FEF publie son premier « Mémorandum » à l’attention des partis politiques.

La FEF continue de s’agrandir en s’ouvrant désormais aux étudiants de l’enseignement supérieur hors universités. En 1992, la nouvelle tombe: le décret Mammouth est annulé. Une victoire importante pour la FEF! Les deux années suivantes, la FEF insiste pour que se développe une politique de formation pédagogique des enseignants du supérieur. Pour ce faire, elle crée ses « colloques singuliers », laboratoires de réflexion pédagogique auxquels se mêlent les acteurs de l’enseignement supérieur.

En 1994, suite au vote du décret sur les « grandes écoles » et après plusieurs manifestations importantes, les négociations entre la Communauté française et la FEF débouchent sur un accord fixant le cadre d’un nouveau décret, celui des « hautes écoles ». Le supérieur reste en ébullition et la FEF réclame toujours un refinancement de l’enseignement. En 1997, la motion « bi-réacteur » qui définit les quatre piliers de la FEF est votée. Et la FEF poursuit son travail de sape juridique contre les Droits d’Inscription Complémentaires.

Présente au sommet de Bologne de 1999, la FEF participe à la rédaction de la Déclaration conjointe des étudiants européens et insiste sur l’importance de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur. Enfin, les partis de la nouvelle majorité prônent le refinancement, les mesures touchant les « doubles bisseurs » sont supprimées et celles qui touchent les « trisseurs » sont assouplies.

L’an 2000 connait une série d’actions et une manifestation pour la liberté d’accès à l’enseignement: revalorisation des bourses d’études, suppression des DIC et du numerus clausus. Avec notamment la « Nuit des briques », durant laquelle les entrées d’universités et de hautes écoles sont murées par les étudiants pour dénoncer les entraves à l’accès. Enfin, la FEF lance une prise de position commune de tous les acteurs de l’enseignement pour réclamer le refinancement de celui-ci.

Et malgré l’entrée en vigueur du numerus clausus en médecine, la FEF obtient deux victoires importantes: une motion contre le numerus clausus votée à l’unanimité par le Parlement de la Communauté française et la suspension par le Conseil d’Etat de l’interdiction pour les étudiants rejetés par le numerus clausus de continuer leurs études.

En 2001, la FEF encadre la mobilisation des étudiants touchés par la réforme de l’enseignement supérieur pédagogique et négocie la réforme de l’enseignement supérieur artistique. Par ailleurs, la FEF et le PS rendent public un accord sur la rédaction d’un décret régissant la participation étudiante dans les universités.

En 2002, des regroupements éperdus d’établissements d’enseignement supérieur émergent sous forme de pôles, réseaux et associations. La FEF, forte de son expertise sur le processus de Bologne, affiche son scepticisme. Parallèlement, elle engrange des avancées sur le terrain de la pédagogie, via l’instauration du Certificat d’Aptitude Pédagogique Adapté à l’Enseignement Supérieur et la mise en place de l’Agence d’Évaluation de la Qualité de l’Enseignement Supérieur.

Enfin, 2003 voit l’aboutissement du décret sur la participation étudiante en université, porté par la FEF, malgré une opposition permanente et féroce des recteurs. La FEF, présente au Sommet européen, perçoit l’arrivée imminente d’une réforme destinée à intégrer au processus de Bologne l’enseignement supérieur en Communauté française. Elle se procure le projet de décret qui revient sur de nombreux acquis étudiants! 15.000 étudiants et enseignants défilent alors dans la capitale pour demander à la Ministre de corriger sa copie et obtenir la création d’un fonds de mobilité étudiante.

L’année académique 2004-2005 connaît plusieurs événements marquants comme le grand mouvement des étudiants et enseignants contre la surpopulation des hautes écoles sans que leur financement global n’évolue. Suite à ces manifestations, la FEF obtient un refinancement de 5.000.000€ (pour celles-ci?) et un accord concernant la démocratisation de l’enseignement supérieur.

En 2005-2006, la FEF poursuit son lot de revendications: mouvements étudiants contre le décret limitant le nombre de non-résidents admissibles à l’inscription dans certaines filières et actions dans le cadre des droits d’inscription complémentaires. D’autre part, la FEF participe à la modernisation du fonctionnement des hautes écoles et écoles supérieures des arts, notamment en ce qui concerne la qualité de la gestion et la participation étudiante.

2006-2007 voit se prolonger les combats de longue haleine de la FEF contre les DIC et le numerus clausus. Et la FEF tire la sonnette d’alarme avant que ne s’effondrent les ESA, en mal de bâtiments adaptés, suffisants et salubres. Enfin, les élections fédérales approchant, la FEF rédige son « Mémorandum » et organise un colloque commun avec la Vlaamse Vereniging van Studenten.

En 2008, la FEF a épinglé une nouvelle problématique pour les étudiants : les coûts des études. Etudier coûte en 2008 entre 8 et 12.000 € par an. Au travers des campagnes ResPACT, Sauvez Wendy et Wendy Contre-Attaque, ce sont plus de 10.000 étudiants qui seront mobilisés, pas loin de 100.000 pétitions signées et des dizaines de milliers de tracts distribués. De ces campagnes découle la dernière victoire étudiante en date : le décret « Wendy » qui accorde notamment la gratuité du minerval et des syllabus aux boursiers.