Un regard dans le rétro
Précarité
24.08.2020
Le 14 novembre dernier, nous étions plus d’une centaine à nous rassembler devant le bâtiment du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour dénoncer la précarité étudiante.
Le 14 novembre dernier, nous étions plus d’une centaine à nous rassembler devant le bâtiment du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour dénoncer la précarité étudiante. Par notre mobilisation, nous voulions non seulement alerter l’opinion publique sur plusieurs constats tels que le nombre croissant d’étudiant·e·s en situation de précarité et le manque de moyens alloués à l’enseignement supérieur ; mais aussi demander au Gouvernement de prendre des mesures concrètes comme la diminution du minerval, le remboursement des supports de cours et le refinancement public de l’enseignement supérieur.
Pendant les trois mois qui ont précédé cette mobilisation, nous sommes allé·e·s sur le terrain, dans le cadre de notre campagne sur le coût des études, pour rencontrer les étudiant·e·s et discuter avec eux·elles de leurs conditions de vie. Nous avons tenu des stands de sensibilisation chaque semaine sur plusieurs campus et lors d’évènements comme les Welcome Days. Nous avons également pu compter sur la précieuse collaboration de nos conseils étudiants pour faire des tours de classes et autres descentes d’auditoires. Toutes ces actions de terrain furent l’occasion d’un nombre important de rencontres. Il fut frappant qu’une large majorité des étudiant·e·s avec qui nous avons parlé s’accordent à dire que le coût des études, comprenant le minerval et le matériel de cours mais aussi le logement, la santé, la mobilité… représente un obstacle à la bonne poursuite de leur parcours étudiant. Beaucoup nous ont, par exemple, confié devoir « jober » pour financer leurs études et ainsi perdre du temps pour travailler leurs cours.
Porté·e·s par ces nombreux témoignages, nous menions le 29 octobre, toujours devant le bâtiment qui abrite le Gouvernement et le cabinet de la Ministre de l’enseignement supérieur, une action symbolique en y filtrant l’accès aux locaux. Par ces prémices à la mobilisation du 14 novembre, nous voulions ainsi que les membres du Gouvernement ressentent, comme nous, le poids des obstacles à l’accessibilité et à la réussite dans le supérieur.
Quel est le bilan que nous pouvons tirer au terme de cette campagne du premier quadrimestre ? Le point positif est que la campagne a permis d’imposer le thème de la précarité dans l’opinion publique et dans le discours politique. En effet, la mobilisation du 14 novembre a joui d’une impressionnante couverture médiatique abondamment commentée sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la Ministre a fait, dit-elle, de la lutte contre la précarité étudiante le centre de son projet. Reste à voir si elle fera des propositions ambitieuses pour répondre à cette problématique. L’avenir nous le dira.
Ce qui est certain, c’est que nous ne lâcherons pas la pression sur le Gouvernement tant que l’enseignement supérieur ne sera pas gratuit, accessible à tou·te·s et de qualité.
Lucas Van Molle